LCD SOUND SYSTEM : Sound Of Silver
Par Francois, jeudi 13 mars 2008 à 20:42 :: Musique :: #40 :: rss
C'est pas moi, c'est Murphy (ok, je sors)
En 2005, à la sortie du premier album d’LCD Soundsystem, Paul Morley de Rock & Folk avait conclu la critique du disque en ces termes : « Est-ce bon au moins ? Oui, et c’est bien ce qui compte. Si on n’a jamais entendu les trucs de LCD, on trouvera que ça mérite un culte considérable. On dansera jusqu’à en tomber. Mais si on connaît déjà le bonhomme et son œuvre, on trouvera ça bien, vraiment bien, parce qu’on sait que c’est bien en sachant que c’est bien. Et à la fin, simplement bien, mais pas si bien. Parce que c’est également drôle. Mais pas si drôle. On rira, mais ça ne durera pas. Après on pleurera, puis on mourra. »
Je ne me souviens pas avoir lu depuis une chronique musicale aussi sibylline, donc aguichante. J’avais interprété la perception de Morley comme une presque métaphore de la vie humaine : le plaisir, la fuite en avant, les émotions, l’éphémère, l’ironie. En l’écoutant, j’avais retrouvé (et probablement inconsciemment projeté) cette belle et triste idée. J’avais également été sidéré par la variété des influences que James Murphy (aka LCD SoundSystem) était parvenu à digérer pour créer des sonorités extrêmement modernes. Une sorte de définition d’une musique de son temps, on ne peut plus actuelle.
Après avoir longuement écouté le deuxième album « Sound of Silver », et à l’aune des deux axiomes précités, (et dans un grand moment de naïveté et de spiritualité que seule la vie de bureau peut offrir), j’en suis venu à la thèse que dans un monde idéal, l’existence devrait toujours ressembler au dernier album d’LCD SoundSystem : vivre l’instant avec élan, en ne conservant que le meilleur et le strict nécessaire de son passé, tout en regardant devant soi, mais pas trop loin, hein.
Ne vous fiez pas aux premières écoutes, la singularité des 9 titres que comporte ce disque se révèlera peu à peu, à l’exception notable de « New York, I Love You But You're Bringing Me Down », immédiate (c’est quoi ça, du blues, de la soul, ah non tiens, c’est du glam-rock, au temps pour moi). J’ai la sensation que Murphy a fait encore mieux, à moins que ce ne soit plus grave, tout dépendra du point de vue duquel on se place.
Et puis, et puis, il y a la plage 5 (éternelle reconnaissance à Claire), exemple idoine de ce que j’ai eu la prétention d’énoncer jusqu’à maintenant. Impossible de dire d’avantage et/ou de tenter un commentaire sur ce texte multi-interprétable.
Essayez d’écouter ce morceau en marchant ou en faisant du vélo ou, immobile, en regardant les passants : effet grisant garanti.
Quant à son titre, nomadesque s’il en est, il s’agit d’ « All My Friends ».
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Ajouter un commentaire
Les commentaires pour ce billet sont fermés.