Je ne me souviens pas avoir lu depuis une chronique musicale aussi sibylline, donc aguichante. J’avais interprété la perception de Morley comme une presque métaphore de la vie humaine : le plaisir, la fuite en avant, les émotions, l’éphémère, l’ironie. En l’écoutant, j’avais retrouvé (et probablement inconsciemment projeté) cette belle et triste idée. J’avais également été sidéré par la variété des influences que James Murphy (aka LCD SoundSystem) était parvenu à digérer pour créer des sonorités extrêmement modernes. Une sorte de définition d’une musique de son temps, on ne peut plus actuelle.

Après avoir longuement écouté le deuxième album « Sound of Silver », et à l’aune des deux axiomes précités, (et dans un grand moment de naïveté et de spiritualité que seule la vie de bureau peut offrir), j’en suis venu à la thèse que dans un monde idéal, l’existence devrait toujours ressembler au dernier album d’LCD SoundSystem : vivre l’instant avec élan, en ne conservant que le meilleur et le strict nécessaire de son passé, tout en regardant devant soi, mais pas trop loin, hein.

Ne vous fiez pas aux premières écoutes, la singularité des 9 titres que comporte ce disque se révèlera peu à peu, à l’exception notable de « New York, I Love You But You're Bringing Me Down », immédiate (c’est quoi ça, du blues, de la soul, ah non tiens, c’est du glam-rock, au temps pour moi). J’ai la sensation que Murphy a fait encore mieux, à moins que ce ne soit plus grave, tout dépendra du point de vue duquel on se place.

Et puis, et puis, il y a la plage 5 (éternelle reconnaissance à Claire), exemple idoine de ce que j’ai eu la prétention d’énoncer jusqu’à maintenant. Impossible de dire d’avantage et/ou de tenter un commentaire sur ce texte multi-interprétable.

Essayez d’écouter ce morceau en marchant ou en faisant du vélo ou, immobile, en regardant les passants : effet grisant garanti.

Quant à son titre, nomadesque s’il en est, il s’agit d’ « All My Friends ».

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